Historique de l’UNC

     On ne peut retracer l’histoire de l’UNION NATIONALE DES COMBATTANTS sans parler de ses deux fondateurs:
Le père Daniel BROTTIER et Georges CLEMENCEAU
     Le but de cet historique n’est pas d’écrire la vie ou l’œuvre de l’un ou de l’autre. De multiples ouvrages leur ont déjà été consacrés, de nombreuses rues, boulevards, établissements scolaires ou hôpitaux… portent leurs noms.
Deux hommes de « médias » qui n’avaient pourtant rien de commun.

LE PERE BROTTIER

   Le Père Daniel BROTTIER est né le 7 septembre 1876 à la Ferté-Saint-Cyr, petit village tranquille de Sologne (Loir-et-Cher).

     Il a reçu de ses parents une éducation chrétienne et il manifesta très tôt son désir de devenir prêtre. Après des études au Petit puis au Grand séminaire de Blois, il fut ordonné prêtre en 1899. Les pères du Saint-esprit le nomment Vicaire à Saint-Louis du Sénégal. Missionnaire spiritain, il se révèle un éducateur hors du commun.
     En 1907, suite à une chute de cheval, il doit rentrer en France et prendre un repos de 6 mois. Malgré de nombreux avis contraires, il reprend très vite ses activités au Sénégal où il se passionne notamment pour la botanique. Il greffe des mangues (qui portent son nom) et des roses dont la vente lui permet de soutenir financièrement ses œuvres.
     Surmené et victime d’une insolation, le père BROTTIER doit rentrer définitivement en France le 29 juin 1911.
     La guerre de 1914 éclate. Aumônier volontaire, surnommé « le bon père BROTTIER », ce réformé passera toute la guerre en première ligne ! Les "poilus" sont ébahis de le voir toujours indemne; lui-même ne comprend pas.
La clé du mystère lui est donnée quand il retrouve son évêque de Dakar, Mgr JALABERT, venu en France après la guerre. Ce dernier ouvre son bréviaire où il y a une image de sainte Théresede Lisieux, image double, à l'intérieur de laquelle le Père BROTTIER aperçoit sa propre photographie avec cette inscription au verso: "Petite Thérèse, gardez-moi mon Père BROTTIER".
     En 1917, des combattants convalescents concluent à la nécessité de maintenir et de resserrer les liens tissés dans la tourmente de la guerre, et décident de fonder une revue «La Nouvelle France», à laquelle contribue le Père BROTTIER.
     Cependant, les initiateurs décident d’aller plus loin et de créer une structure en vue de donner l’essor à un grand rassemblement. Le Général Léon DURANT accepte la présidence de ce premier comité.
     Le Père BROTTIER se rend auprès de Georges CLEMENCEAU lui demandant de cautionner la naissance de cette UNION NATIONALE DES COMBATTANTS.
     Devant la conviction et l’enthousiasme du Père BROTTIER, CLEMENCEAU lui remet pour couvrir les premières dépenses, 100 000 F - Or qu’il a reçu de la mère d’un combattant mort au front. Le Père BROTTIER, cofondateur avec CLEMENCEAU de l' "Union Nationale des Combattants", travaille alors à “prolonger la fraternité née dans le dépouillement des tranchées et le don héroïque de soi.” (Jean Paul II)
     Le 25 novembre 1918, les statuts sont déposés à la Préfecture de la Seine, et le 11 décembre 1918, ils sont publiés dans le Journal Officiel.
Début 1919, le Général DURANT préside la première Assemblée Générale de l’U.N.C. qui est reconnue d’utilité publique le 20 mai 1920.
     Devenu directeur des Orphelins Apprentis d'Auteuil, il s'installe au 40 rue la Fontaine, le 19 novembre 1923.Sa première initiative fut d'entreprendre, par souscription, un sanctuaire à Sainte-Thérèse de Lisieux. «Ce dont les enfants ont été sevrés, disait-il, c'est d'affection, Thérèse sera leur maman ».

     Le Père BROTTIER fut un homme de «médias ».En voici quelques exemples: Avec lui, le Courrier d'Auteuil atteint 300 000 exemplaires mensuels. L'Ami des enfants est tiré à 70 000 exemplaires. La France Illustrée (fondée en 1874) touche chaque semaine 100 000 abonnés. En 1930, il fonde la revue Missions où la mise en pages présente une certaine originalité. En trois ans Missions atteint un tirage de 40 000. Il utilise l'affichage dans le métro, avec l'effigie de Sainte-Thérèse de Lisieux, pour inviter à des concerts au profit de sa chapelle.
     En 1927, il ouvre aux écoles et aux patronages la salle Auteuil, Bon Cinéma. On y compte 600 000 spectateurs en quatorze ans. Les débuts à Auteuil sont difficiles. La guerre a déstabilisé cette oeuvre, les dettes n'ont cessé de croître, et le personnel désabusé, a laissé s'instaurer parmi les jeunes une mentalité détestable. Il en faut plus pour démonter le nouveau directeur: «Les Allemands n'ont pas eu ma peau, dit-il à un ami. Ce ne sont pas les gosses d'Auteuil qui l'auront!». Avec lui, une qualité des relations, une joie de vivre et de travailler s'instaurent dans l'Oeuvre... ce qui, au dire d'un de ses biographes, aurait amené cette déclaration d'un jeune enfant: «Je voudrais devenir Orphelin d'Auteuil!»
     7 ans après Georges CLEMENCEAU, décédé le 24 novembre 1929, le père BROTTIER se couche le 3 février 1936 pour ne plus se relever. Il meurt le 28 du même mois.
     Le père BROTTIER a été béatifié le 25 novembre 1984 par le Pape Jean-Paul II.

Georges CLEMENCEAU

      Né le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), d’une famille de la bourgeoisie vendéenne, il est d’abord médecin comme son père.
     Homme politique, journaliste et écrivain, partisan de DREYFUS, président du Conseil (radical) en 1906 -1909 puis 1917 -1919. Sa fermeté restaura la confiance face à l'Allemagne lors de la première guerre mondiale. Il est nommé Maire de Montmartre en septembre 1870.
     A partir de 1875, il apparaît à la Chambre des députés comme le chef de la gauche "radicale" et devient le porte-parole éloquent des intérêts ouvriers et des libertés démocratiques. Chef de l’extrême gauche radicale depuis 1876, il s’oppose violemment à la politique coloniale de Jules FERRY, il est à l’origine de la chute de plusieurs gouvernements. Ce sont ses coups de griffe qui sont à l’origine de son surnom de « TIGRE ».
     Battu aux élections de 1893, il retourne à ses premières amours, l’écriture et surtout le journalisme. Il collabore à différents journaux dont l’Aurore où il fait publier l’article d’Emile ZOLA « J’accuse » en faveur de DREYFUS.
     Il devient ministre de l'Intérieur et président du Conseil en 1906.
   Raymond POINCARE l'appelle de nouveau à la tête du gouvernement après les graves crises de l'été 1917. Anticlérical, CLEMENCEAU ne fréquente pas les églises. Lorsque par obligation il doit se rendre dans un lieu de culte, il garde son chapeau sur la tête pour bien montrer qu’il conserve ses convictions. Il dénonce la censure au début de la Première Guerre mondiale dans son journal au titre significatif «L’Homme enchaîné».
     Mais CLEMENCEAU reste avant tout un patriote qui multiplie les visites au front et combat le défaitisme. En 1913, il écrit dans son journal « L'Homme libre » un article à sensation intitulé «Vivre ou mourir». On peut y lire cette adresse aux jeunes (lui-même a 72 ans) :
«Un jour, au plus beau moment où fleurit l'espérance... tu t'en iras... au-devant de la mort affreuse qui fauchera des vies humaines en un effroyable ouragan de fer. Et voilà qu'à ce moment suprême... ta cause te paraîtra si belle, tu seras si fier de tout donner pour elle que, blessé ou frappé à mort, tu tomberas content !»
Auteur de nombreuses citations, dont celles bien connues :
«La guerre, c'est une chose trop grave pour être confiée à des militaires
«Ce qui m'intéresse, c'est la vie des hommes qui ont échoué car c'est le signe qu'ils ont essayé de se surpasser »
     Pour le « Père la Victoire », son patriotisme permanent, durant toute la période des hostilités, lui vaut d’être rappelé à la présidence du Conseil par Poincaré en novembre 1917. Désormais surnommé le « TIGRE » ou plus simplement « LE VIEUX » pour les Poilus, il conduit, par son charisme et son énergie infatigable, le pays à la victoire et atteint l’apogée de sa popularité. À l’encontre de toutes les oppositions, il nomme Ferdinand FOCH maréchal de France et place le commandement allié entre ses mains.
     À la signature de l’Armistice, le 11 novembre 1918, le Père la victoire  persiste dans son refus de tout compromis avec les Alliés anglais et américains sur le sort de l’Allemagne, insistant pour que lui soit ôté tout moyen de constituer la moindre menace.
     Présidant la conférence de la paix qui aboutit au traité de Versailles en 1919, il prend position, contre LIOYD GEORGE et WILSON, pour le désarmement de l’Allemagne, l’occupation d’une partie de son territoire et de lourdes réparations.
Déclaration de CLEMENCEAU au Sénat du 20 novembre 1917 (extrait)
« Messieurs, cette victoire qu'il vous soit permis à cette heure de la vivre par avance dans la communion de nos coeurs à mesure que nous y puisons plus et plus d'un désintéressement inépuisable qui doit s'achever dans le sublime essor de l’âme française au plus haut de ses plus hauts espoirs.
Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d'acclamations accueilleront nos étendards vainqueurs, tordus dans le sang, dans les larmes, déchirées des obus, sublime évocation de nos grands morts. Ce jour, le plus beau de notre race, après tant d'autres... Il est en notre pouvoir de le faire. Pour les résolutions sans retour nous vous demandons, Messieurs, le sceau de votre volonté. »

Georges CLEMENCEAU, meurt le 24 novembre 1929 à Paris.

 

 
 



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